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Publié le 13/03/2022 à 19:39 par lesamisdesjardins Tags : agrinature marssfarm fukuoka
brigitisis le 26/08/2014 : C'est bien d'être allé où tes pas t'ont guidé pour être bien & en harmonie avec toi même.  Peu de gens osent le faire subissant souvent une vie qui ne leur convient plus.
marssfarm : Dans la tradition des moralistes français, on évite le pronom je, allant jusqu'à prétendre que les phrases dites sont de portée universelles, ce qui n'est toujours le cas. Il est des langues d'orient où ce même prénom peut toujours être évité, ce qui ne signifie pas que l'on soit dans ces sociétés sans égo, même si cela peut paraître en premier abord. Dans la tradition du Vedanta, le "je" prend une toute autre signification en tant que le seul pronom que tous peuvent employer. Il désigne à cet égard Atma, la parcelle divine en tout être. Les chrétiens diraient "l'Esprit". A cet égard, le "je" exista avant même la création du monde pour peu que l'on croie à un début des temps. Ceux qui n'y croiraient pas devront pourtant admettre qu'un individu manifesté par ce pronom doit exister avant toute création, tout acte dont nous serions auteurs. La vie est un chemin du je au nous & en ce sens le "je" est plus faible que le pronom collectif "nous". Le nous souvent aussi désigne le clan & en cet égard, il perdra sa valeur, sa force. Il ne faut cependant pas confondre le "je" avec le moi qui cristallise l'ego. En tant qu'il est pronom universel, il est bon d'user du "je" pour dire ce que tout un chacun pourra à son tour exclamer le temps venu. La ferme de mars est un lieu d'expérimentation empirique & c'est lorsque le besoin apparait d'insister sur ce point que j'emploie en ce blog le pronom "je". Que chacun fasse de même afin que notre monde s'illumine, car le "je" ainsi apparu est un reflet ou une étincelle de la lumière totale. Je note que ce commentaire n'est pas signé.
Les guerres de religion sont un facteur d'unité, puisque toutes les religions ont pour première règle de ne point tuer son semblable. Si des fidèles se fourvoient dans la guerre, c'est par ignorance, parce qu'ils croient que l'étranger est différent. Une parole a plus de force qu'une pensée & un acte plus d'efficience qu'une parole. Selon cette échelle, si je professe aimer, tout en pratiquant la *******, c'est mon acte qui compte plus, car il contredit mes paroles. Si je crois un politicien déguisé en prêtre ou en imam sans aller chercher à voir par moi-même si le supposé étranger n'est pas mon frère humain en définitive, c'est juste de la bêtise. La sagesse & la bêtise sont d'un autre registre que la foi ou les religions. Une religion bien ordonnée aura pour base une sagesse universelle qui conduit forcément à la non-violence, mais la non-violence ne peut être que l'aboutissement d'une pratique de discipline envers nos pulsions brutes, comme un fauve que je peux dompter. En pratique, les croyants peuvent être intolérants & sectaires. C(est une forme de racisme, de préjugé.
brigitisis le 30/08/2014 : J'aime beaucoup ton explication sur le je que je ne prends pas du tout moi-même pour un signe d'ego dans tes récits.
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11.7.8 - le révélé en résonnance, assonnance, harmonique

L'expression est parfaite lorsque faite par ceux qui désignent la destinée de cette naissance.  Exprimant le vecteur qui meut notre vie, nous indiquons en contraste d'où nous venons.  Ce qui nous entoure & que nous façonnons en retour nous définit.  Le style de l'expression est ce qui offre à prendre, écouter, entendre, voir, goûter, ressentir, pour dessiner l'indéfinissable, évoquer la trame du tissu sous la couleur des mots, des sons, des images & des formes.  C'est pourquoi il définit l'être profond le plus réel de son auteur.

---

La ferme de mars est une oasis où les plantes viennent trouver refuge.  Quelle chance d'avoir ce droit - de propriété - de protéger un lieu quand la plupart ne rêvent que de poser leur postérieur repu sur une tondeuse à roulettes & de tondre, tailler, brûler, détruire & désherber sans fin - brûler la terre comme si elle était impie, la tondre comme si elle avait couché avec l'ennemi!  Le ronron assourdissant des machines nous ferme à toute beauté.  Humons-nous encore les frissons du jardin?  Nous ne pouvons pas arrêter les méchants - les mal chus - car ils gardent leur liberté, mais nous pouvons faire à notre mesure le bien.

 

  • odeurdelaterre le 30/08/2013 : You're living in Mars. Flo
13.4 de la fermedemars, fonder uneréservedenature

13.4 de la ferme de mars, fonder une réserve de nature /bénir la terre

Le nom de la ferme de mars ne fut pas choisi par hasard.  Elle se situe sur une commune au toponyme évocateur du champ d'une bataille rageuse qui y prit place il y a fort longtemps.  A la fin du dix-neuvième siècle, le taux de population de cette commune de petite surface devait être un des plus hauts du pays car, traversée de la rivière Creuse, elle était très industrieuse.  Puis au long du siècle qui suivit, la population décrut avec régularité. D'abord, les hommes partaient travailler au loin en saison. Ensuite, peu à peu ceux des générations suivantes partirent & ne revinrent plus.

Les sols y sont de faible profondeur.  Est-ce dû à la malédiction des guerres de naguère, à l'abandon progressif puis l'oubli des techniques de conservation & protection des sols, ou plus simplement la surexploitation ne put-elle être évitée par suite d'une trop nombreuse population sur un territoire restreint aux capacités limitées? Sans doute la raison en est un mélange de ces trois causes.

La terre fut maudite, en ce sens qu'on commença à blâmer sa faible productivité.  Je pus acheter les parcelles de la ferme dont personne ne voulait.  Depuis lors chaque jour je les bénis.  Cette bénédiction nouvelle se manifeste par une fertilité qui se restaure à grand pas, bien que nous n'ayions apporté que très peu ou pas d'amendements & aucun engrais.  Par une observation fine du terrain, de la topographie, de cartes & photographies aériennes anciennes & en dialoguant avec un voisin natif du lieu, je sus où recréer les rus & ruisseaux morts depuis 1914.  Je les ai recreusés de mes ongles, à mains nues afin de mieux ressentir la vibration du sol, retrouver l'emplacement précis de leur lit.  Il est dit qu'un cours d'eau rejoint inévitablement un jour la ligne de son écoulement naturel. Le signe sûr en est la présence de pierres: il est toujours des pierres au fond des cours d'eau.  Creusant le sol à la main; je pus éprouver au bout des doigts la douleur de la terre, qui était alors de haute acidité.  En revanche, cela eût bien d'autres avantages: par le contact des mains, une part du cœur de lion de Richard me fut communiquée, ainsi que des bribes d'une langue anglaise désuète, oubliée.

la ferme de mars

La ferme de mars se trouve sur le tout dernier contrefort nord du Massif Central granitique.  Sa région climatique est celle du nord-est de la Creuse, semi-continentale, semi-océanique.  L'altitude des parcelles les plus hautes est de 450 mètres.  La trame du paysage est un bocage qui se reboisa en grande part au cours du vingtième siècle en conséquence de l'exode rural.  La propriété compte des bois, des parcelles de céréales sur deux hectares en rotation & des parcelles dévolues aux prairies de fabacées sur six hectares.  Les bois sont des accrus feuillus de friches de déprise ancienne.  A la création au printemps 2004, les sols étaient totalement ruinés & toutes les micro-sources bloquées.  Dix ans plus tard, les trèfles, les lombrics & les rus renaissent.
Le lieu fut conçu dès le départ comme un centre d'expérimentation & d'entrainement à la méthode inventée par Masanobu Fukuoka au Japon, que nous nommons Agrinature.  Une association fut créée à cet effet.  La construction d'un bâtiment à usage agricole & de logements est en attente de financement.  Il sera fait usage du bois disponible sur place autant que possible, & les chalets seront dessinés selon les critères des maisons à énergie positive.  Le cadre est bucolique, la nourriture simple, le logement rustique, le mode de vie paysan & les conversations laconiques ou tournées vers l'étude.  La joie de ce mode de vie est cependant bien réelle, même si elle requiert un peu d’effort pour être goutée.

martial martien

Il y a quelques décennies, je naquis sur Mars.  Très tôt, disposant d'un télescope j'observais la Terre, fasciné par la luxuriance de sa végétation.  Il faut vous avouer que sur la planète rouge, nous avons détruit l'essentiel depuis longtemps.  Dès que ce fut possible, je vins sur votre planète verte.  Durant plusieurs décennies, j'étudiais avec grande attention les humains, & spécialement leurs manières dans leurs relations avec les plantes.  Ma surprise est intacte quand je m'aperçois au quotidien que peu d'entre eux s'en préoccupent.  Ils les traitent comme des objets, les piétinent sans même y penser, les arrachent avec rage, les coupent à l'aide de machines sophistiquées, les brûlent, les arrosent de produits chimiques variés, les recouvrent de béton ou de goudron, vont même jusqu'à les jeter aux ordures.  En de nombreux lieux, la "planète verte" est devenue "jaune Sahara", ou "gris cité".  Pour la plupart, les êtres humains ne réalisent pas la richesse dont ils disposent en la présence alentour de leurs mères les simples & leurs pères les arbres.  Constatant cela, je pris le parti de "faire paysan", devenir agriculteur, & démontrer ainsi que plantes & gens peuvent vivre ensemble.  Pendant longtemps, j'avais pu passer inaperçu, mais depuis que je devins un petit agriculteur en un monde où la plupart rêvent de confort ou d'argent, mes voisins me considèrent vraiment comme un martien.

lire l'image

Pris par l'ouvrage, je n'ai le temps d'éditer, publier & traduire qu'un article par semaine, du fait je n'ai pas encore atteint une maîtrise suffisante de cet art complet, Agrinature.  La photographie du blog montre un paysan en Agrinature
devant son champ de céréales au printemps le matin.  Il fixe à l'horizon, le soleil levant.  Il tient en main une serpe, seul outil indispensable à la pratique de cette méthode agricole nouvelle.  Ses vêtements sont en guenilles, la sainte pauvreté est sa condition, mais il espère en des jours où les paysans du monde pourront vivre de leur métier.

regarder & voir

Ressentir est essentiel, bien plus vital que penser - utiliser ses cinq sens plus le sixième & le septième aussi.  Pourtant souvent le senti ment & la vie nait d'effort, peine, douleur & joie mêlées, endurance.  Voir requiert patience & intensité.  La patience est le temps, la portion de notre vie que nous sommes prêts à sacrifier à un sujet.  L'intensité est l'intention, l'énergie que nous investirons, don de soi, don du Soi.  Les vérités les plus précieuses sont par nécessité, par définition les plus cachées.  Combien de toiles de Vincent sont en passe de se faner dans l'obscurité climatisée du coffre-fort d'un millionnaire?  Il existe plusieurs manières de dissimuler les biens & valeurs, ainsi que la nature souvent le fait.  Lorsqu'un diamant est placé sur un tas d'ordures, la crasse, l'odeur rebuteront la plupart.  Cristal de pur carbone, matière la plus dure, à l'intersection de l'organique & du minéral, le diamant ne contient pas de lumière, mais il peut être taillé par l'artisan de sorte que toute lumière reçue soit réfractée dans chacune des directions de ses facettes.  En cette capacité de réflection réside le charme du cristal diamant.  Il n'en a pas d'autre. - le centrement.

 
99 soufis Ben 4 directions terreux AMAP a university for trees / arbre
99soufis Ben 4directions terreux AMAP u/trees/ arbre p*
  • Les arbres de la ferme sont pour la plus grande part semés par le vent, les animaux & les oiseaux, ce qui explique leur situation parfois absurde.  Ce jeune chêne rouge joue ici le rôle d'une espèce parapluie, abritant sous son gracile houppier plusieurs dizaines d'espèces.  Les racines confrontées à une couche d'argile de lessivage dans le sol en économie acide, la tige exposée aux vents & à une surabondance de lumière, il ne parvient pas à s'élever & prit en dépit de son jeune âge la forme de table qu'adoptent parfois les vieux sujets en situation semblable.  Le pin pignon dit souvent pin parasol en est un exemple fameux.  A gauche, un tremble filiforme accolé à son tronc est désormais devenu pleureur!  A droite, un autre chêne rouge profite de la dynamique créée par celui qui est son aîné de quelques ans.  Fort de la protection du vent & du fissurement de l'argile en sous-sol que lui offre ce dernier, il s'élance en flèche vers le ciel à travers les branches d'icelui.  Toutes ces données nous ne trouvons dans aucun livre.  Seul le livre de la vie nous les livre, dont l'éditeur sont les presses universitaires de l'université qu'est l'univers.

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un terreux sur la terre / l'université des arbres / 99 soufis Bény / 4 directions de voyage / un terreux sur la terre / AMAP / Etrusques /

a university for trees - l'université des arbres -

* nonante neuf Soufis en surgiront - the great civil war of Europe

 

La propriété privée n'est pas ma tasse de thé.  Pourtant désormais, cette terre se nomme Bény.  Bény partit pour la grande guerre civile européenne.  Il n'en mourut pas mais dut y abandonner une bonne part de ses illusions.  Il quitta nos campagnes pour la grande cité aux murs interdits jusqu'alors, vendit ses biens pour des trésors de papier que les oisifs nomment actions dans le but sûr de se persuader eux-mêmes du bien fondé qu'il y aurait à profiter du gain généré par le travail des petits.  Le krach de vingt-neuf corrigea le tir.  Il ne resta alors plus à Bény que sa foi pétrie d'une espérance bien peu rationnelle car démentie toujours, en la déesse Raison.  Le médecin de la famille possédait de longue pratique & d'expérience un diagnostic sûr & intuitif qui en ces débuts de la science médicale moderne était moyen valable à contourner la difficulté de ne pouvoir disposer de laboratoires autant que de souhaitable.  Bény déclara que ce docteur, si rapide & si intrépide, ne pouvait être bon, puisqu'il n'avait pas le loisir de disposer dans la vivacité d'un tempérament de toute la froide analyse que la raison réclame, demande & obtient à tout coup!  Le docte successeur était si lent à diagnostiquer un mal que le patient fut mort avant que le vieillard n'aie eu le temps d'en poser une ébauche de causalité.  Ainsi Bény perdit sa dernière illusion & la vie.  Il mourut pour tout dire d'être trop intelligent.  Depuis que j'en aperçus le fait, je me suis attaché par toute la force d'une âme tenace de m'écarter des fats & autres singes savants qui nous distillent du haut de la morne assurance des nantis, à longueur de jour combien sûrs ils sont de tout le fatras accumulé au coin des synapses de leurs terminaisons nerveuses.  Pour le dire en peu de mots, je m’efforce d'être un peu bête & y réussis souvent.  Je me suis tourné vers les manuels, les autodidactes, les mystiques, les marginaux de tout poil & de tout acabit, ceux qui n'accordent aux facultés de l'outil mental que la place de silex au tranchant imparfait qui lui revient & se tournèrent un jour vers des options traversières pour y contempler miroir, la lumière en réflexion.  La lumière jaillit de l'ouverture, l'espace hors limites de l'instant sans fin d'un silence entre deux pensées accolées.  Dans l'éblouissement qui en survient, le noir obscurci de la raison n'a plus lieu où se tapir.  Par un hasard étonnant mêlé d'histoire, d'économie & de la succession de mythes & croyances qui naissent & meurent à la faveur des chocs répétés de leurs pas dessinés par le chaos & l'aléa, la vie de mon grand-père & celle de quelques parcelles sises au Mas s'y rejoignirent un jour de mai à fin de rouvrir l'abcès, le purger enfin.  Nonante neuf ans auront suffi.  Nonante neuf Soufis en vont surgir.

anonyme le 30/07/2012:

On peut aussi chercher un souffle de bonté ou de compassion chez un trader ou un intellectuel pur jus : la vérité est en chacun, j'espère. Sinon, à quoi bon?  Doit-on absolument se détacher de la société pour être vrai ?
Christine G.

marssfarm :

L'unité en pensée, en parole & acte est un mode d'autocritique dans l'instant, chaque instant. Même Al Capone manifeste de la tendresse envers ses enfants.  Lui aussi adule la vérité en une mesure.  La preuve en est que si un complice lui mentait, il le ferait éliminer sans attendre.  Nous ne pouvons pas plus nous séparer de la société que de l'atmosphère, même à l'obscurité d'un monastère.  Ton commentaire Christine, coïncide avec l'enseignement de Nichiren ou Bouddha...

 

* un périple de retour - homeward bound

 

Qui voyage vers le midi, cherche du repos.

Se diriger à l'orient, c'est partir interroger le passé.

Qui marchera en direction du nord souhaite affronter des difficultés.

A s'aventurer vers l'ouest, on se projette, inventera l'avenir.

Le trajet vrai pourtant est tout intérieur,

découvrir enfin l'univers en soi,

le Soi, micron sans limites

derrière l'arrogance du moi.

Selon la direction de ces points cardinaux,

pour arriver au lieu où allait naître la ferme,

j'ai cheminé une route nord-ouest,

le couchant du soleil à son solstice d'hiver.

Tout projet digne de ce nom

est par définition une épreuve.

Pour le préparer, la vie avait tout d'abord dirigé mes pas

& de manière entêtée vers les civilisations du sud-est d'Asie.

 

* un terreux sur la terre - made of dust & breath.

 

"Il forma l'humain (1) d'un peu de glèbe (5) (4) (3) & souffla (2) l'esprit de vie en ses narines..."  Genèse 2.7

Mars est le mois du regain printanier après le bilan de l'hiver & la restauration des énergies à l'automne,

jaillissement des forces vitales en réserve sur les débris & échecs du passé.

Recenser les connaissances agronomiques

pour les projeter vers des pratiques pérennes

en une agriculture offrant une alternative à la guerre.

Envisager le combat avec ses propres démons psychiques, mentaux,

plutôt que contre le voisin, l'étranger, l'autre.

Accepter sa condition de terreux, de glébeux, d'être vivant sur la terre.

Devenir un humain, pour ainsi dire : le mars de la ferme, l'avril de l'agriculture.

Nous constatons désormais une intense recherche de personnes de grande qualité en direction du développement de l'agriculture dite biologique & dans le même temps la prise en main du label "bio" par de puissantes firmes commerciales.  Les chartes des A.M.A.P., de l'agro-écologie ou des bio-coopératives par exemple, qualifient une agriculture non seulement biologique, mais de plus respectueuse du cadre de vie, de ses travailleurs & de production locale.

Agrinature se trouve à la pointe de cette recherche collective entreprise surtout par les petits paysans du monde à se rehydrater chaque jour à la source de la condition éternelle des veilleurs du sol au sein de leur communauté locale, entre ciel & terre.  Le ciel n'a pas de limite & dans l'option d'une pédogenèse constante, la terre non plus.

La seule contrainte en cette optique redevient le geste lent.

Nous devons à la vie & à notre être de redécouvrir la lenteur,

l'attrait du petit, la sagesse des vieux & celle de Dieu.

 

 let a new agriculture spring

 "He formed the humans (1) out of a bit of clay (5) (4) (3) & blew (2) the spirit of life into their nostrils..."  Genesis 2.7

March is a month when renewal springs after winter.

In winter, we had reconsidered a year just gone by & learned hard its lessons.

In autumn, we had stored back accumulated energies from the warm, long days.

Spring's revival feeds itself on the rotting debris of fall & winter, the whole lot of our past failures.

 Let us review every aspect of the human agricultural knowledge

& out of it all, invent a perennial practice, a farming trade that could be a way of life

& distract mankind from waging wars now & again.

 Instead of fighting against anyone for the sake of a fake difference,

I suggest we faced the real demons abiding our mind.

Then we may become able at long last to accept our status on earth,

our bodies fed by the soil before they return to it :

become human, so to say & let this new agriculture spring.

 

 

Anonyme le 16.04.2012 :
 
Bonjour & merci pour vos beaux textes.  Ils reflètent un état d'esprit qui germe en moi...  Je viens de finir un livre de M. Fukuoka & un autre de Eckhart Tolle.  Je souhaite m'exercer sur notre terrain de 6000 m² au sud de Lisbonne, & j'essaie d'apprendre sans me décourager.  Je reviendrai régulièrement vous lire.  Bonne continuation.  Catherine
 

 Georges Brassens aimait les gens.  C'est sa principale qualité.  29 10 2011

 

* Que nature l'âge venu reprenne ses droits.

 

Dans le fonctionnement des associations de maintien d'une agriculture paysanne - AMAP -

le maraîcher apporte chaque semaine à ses clients & associés une part de récolte dans un panier.

Au temps jadis les maraîchers des environs des cités du pays du soleil levant portaient eux aussi un panier entre ville & campagne.  De ce panier plat sur leur tête ils emportaient les excréments & déchets organiques - c'est-à-dire carbonés - des citadins pour fumer leurs champs.

Puis la ville grandit

couvre d'infâme, de goudron, de béton les sols les plus riches.

Adolescent, j'étais blessé

de voir ainsi les agglomérations aux grands arbres bâties sur les terres nobles.

Lorsque la civilisation mourra

la tare en sera rendue à la terre nourrie du sang des ancêtres.

Sur la ferme de mars je choisis la parcelle que je jugeais alors la plus médiocre pour y édifier le bâti.  Elle est aussi un lieu accessible, fréquenté d'humains depuis des millénaires.  Je m'aperçus par la suite que sa nulle fertilité était due au simple blocage des sources.  Après réparation de l'artéfact, les parcelles s'avèrent du plus grand potentiel.  Je constate donc ma grande bêtise, puisque je réitère ici & contre mon gré & intention les errements qui présidèrent à l'édification des villes : bâtir sur les sols meilleurs.

Nous éléverons des ouvrages de bois (biodégradables)

& fumerons la terre comme il se doit

à la manière habile de l'Etrusque roi (maître en agriculture)

pour que nature l'âge venu reprenne ses droits.

Nos actes & non-faire s'inscrivent dans l'Ether.

 

Les Romains les appelaient Etrusci & les Grecs les nommaient Τυρρήνιοι Tyrrhēnioi, c’est-à-dire Tyrrhéniens, nom qui a été donné à la mer des côtes occidentales de l'Italie, mais ils s'appelaient eux-mêmes Rasna , forme syncopée de Rasenna.

In Attic Greek, the Etruscans were known as Τυρρηνοὶ Tyrrhēnioi, earlier Tyrsenoi, from which the Romans derived the names Tyrrhēni Etruscans, Tyrrhēnia Etruria, and Mare Tyrrhēnum Tyrrhenian Sea. The Etruscans called themselves Rasenna, which was syncopated to Rasna or Raśna.

 

3. Nous laissons les plantes rares être. Let'em be.

3. Nous laissons les plantes rares être. Let'em be. 9p6K

La beauté se tient au matin dans la seule goutte de rosée.

Eleonora

La goutte est une forme géométrique parfaite qui obéit

 en simultanéité à plusieurs lois de la physique.

 C'est en cela que nous la goûtons, qu'elle réjouit l’œil qui de son coin l'aperçoit.

 Elle parle en un dialecte des plus simples la langue qui présida

 à l'émergence de l'univers au sein du rien primordial supposé.

 Elle est un tintement silence & réfléchit plus de lumière encore

 vers l'âme unie à ce que l'observateur contemple.

 

9.8.1 - courges, trèfles & autres herbes -

Sur la photo, la courgette croît entourée de trèfles & des adventices que ciel sema.

Le sol fut préparé par une fouilleuse Actisol sur prairie.

Après plantation des courgettes semées en pépinière en mottes,

le mélange engrais verts Agrinature fut semé quatre fois

à la densité de cinq kilogrammes par hectare chaque fois.

Les désherbages ne semblent pas être dûs.

 

précision de Sapoork  le 20/08/2013 :

Semis de trèfle blanc à la plantation début juin, dix kilogrammes par hectare, puis début juillet, six kilogrammes hectare.

9.10 - très loin de la paresse - do nothing, but ... - p

 

9.8.2 - très loin de la paresse - Do nothing... but do not be lazy !

 

Les haricots & les trèfles cohabitent sans besoin de désherber.

Nous sommes en le non-faire, très loin de la paresse.

Le jardin est propre au sens que la nature y exerce son droit

- à l'inverse de l'acception du terme qui envisageait de dénuder le sol toujours & en tout lieu.

Couvrir la terre de plantes partout & en tout instant est la tâche de non-faire

à laquelle l'ardeur du soleil nous enjoint, que la fraicheur des rosées adjoint.

Un sol mis à nu, le béton, le goudron, un jour nous révulseront.

 

9.13 - séparer un jour le culturel & le cultural - p

 

9.8.3 - séparer un jour le culturel & le cultural, la mode du mode

La photo montre des laitues plantées dans l'herbe en non-déseherbage total.

Ce cas extrême révèle que notre idée du désherbage relève avant tout d'un point de vue d'ordre culturel.   Ici, le sol fut bien nourri par deux ans de présence d'EVA seul après des années de maraîchage dans le trèfle.   Par erreur nous avons détruit le trèfe au printemps & c'est pourquoi il est absent.  Les salades furent bien plantées.

Les trois conditions réunies d'un sol sain, de semis & plantations réalisés selon les règles de l'art & de semences paysannes sont nécessaires & suffisantes au resultat que les maraîchers escomptent.  Les salades sont en train de monter.

Trois opération auront suffi à leur existence - le semis, la plantation & la récolte.

Les trois conditions ci-dessus énoncées pardonnent même nous le voyons toutes nos autres erreurs & errements que le mental suggère.

Agrinature nous mènera un jour bientôt à ne plus écouter le mental fou.

 

9.12 - nous laissons les plantes rares être - p

 

9.8.4 - Nous laissons les plantes rares être. - Let 'em be !

Le panais - photo - fut semé en lignes en juin après un faux-semis au rateau sur la ligne.  Le sol avait été préparé à l'Actisol au printemps.  Le mélange EVA réduit à sa configuration la plus simple puisqu'il n'était que de trèfle blanc nain, fut semé juste ensuite, puis en juillet à la densité de trois kilogrammes par hectare chaque fois & seulement dans les allées afin de  couvrir le sol, ne pas le laisser dénudé.

A l'appréciation de la maraîchère, il y eut des désherbages sur les lignes de céleri.  Le principe d'une nécessité de produire  nous pousse à agir & ce faisant parfois à nous écarter de la forme pure d'Agrinature.  Pour limiter cette nécessité & se rapprocher autant que possible du non-faire en matière de désherbage, nous devrons découvrir progressivement quel comportement adopter en rapport à chaque espèce d'adventice rencontrée.

Il n'est pas indispensable pour cela d'en connaître le nom.  Cette connaissance pourtant adviendra par force tôt ou tard & il est souvent utile au moins de savoir à quelle famille en taxonomie la rattacher.

Connaître en son sens d'origine, évoque une prise de conscience & la création d'une relation.  En l'occurence, le lien tissé sera entre le jardinier ou la jardinière & les plantes en présence.

Lorsque nous nous laissons entrer en cette relation, une histoire lors commence.  Chaque espèce a droit à exister sur le sol de notre terrain.  Selon la culture en cause, nous pouvons la laisser être à une distance précise de nos potagères - pour prendre l'exemple que montre la photographie.

La nature des espèces en présence importe donc - l'espèce de culture & celle de l'adventice.

La date est le deuxième critère qui nous permet d'évaluer la distance à laquelle une adventice pourra se trouver.  La nécessité de protéger une culture décroît à mesure de son avancement en développement.

"Permettons-lui de grainer?" sera un troisième critère & la réponse à la question varie avec la date à laquelle nous la posons.

Il est possible enfin de couper une herbe à la faucille & cette décision dépend aussi des trois paramètres décrits ci-dessus.

La maraîchère ici pratique un désherbage sélectif dont le geste varie entre

arracher des adventices jugées dangereuses comme les rumex & chardons,

laisser être les plantes amies ou sans agressivité,

couper les plantes qui pourront exister comme compagnes

& semer des adventices compagnes dans le mélange EVA.

La date dans la saison est le cinquième élément de décision en la matière.  Une fois passé un degré précis de mâturité, une potagère domine par la hauteur qu'elle atteint & les sécrétions aggressives de ses racines lors d'éventuelles adventices qui de ce fait ne lui causent plus de gène.  La présence de ces dernières de ce fait devient utile puisqu'elle est devenue sans danger : couvrant le sol, empêcher ainsi son exposition aux aléas du climat.  Il est préférable d'utiliser à cette fin EVA, sauf lorsque la culture est de liliacées - ail, oignon, échalotte, poireau.  Pour cette famille de plantes, nous pouvons chercher une compagne de couverture appartenant à une autre famille ou simplement pratiquer le déserbage sélectif qui laisse les herbes de petit développement couvrir les intervales entre nos potagères.

Ce désherbage sélectif après un temps d'apprentissage nous deviendra naturel & se fera sans effort de pensée, par un acte de notre corps entier - & c'est là notre entrée en connaissance avec les plantes & le jardin.

Il est enfin possible de ne faire aucun désherbage & de n'user que de la faucille à l'occasion d'une averse ou d'une visite de récolte.  En ce cas, la productivité pourtant s'en trouvera réduite quelque peu.

Dans tous les cas, nous laissons les plantes rares - au lieu considéré - exister.

 

Sapoork le 20/08/2013 :

C'est du panais en semis de juin, donc tardif, avec un faux-semis au rateau avant le semis.  J'avais prévu un désherbage à la main, mais par manque de main d'oeuvre n'eus le temps - donc zéro désherbage.
C'est etonnant :il n'y a pas beaucoup d'herbes !
Je laisse tel quel - ça ira sans doute sans y toucher jusqu'à la récolte.
Pas de semis EVA sur la planche, seulement deux de pur trèfle blanc dans les allées en juin, puis juillet, trois kilogrammes hectare chaque fois.

 

 

 

The photo shows a pretty patch of vegetables in grass.  The soil is fertile & covered.  The plants were planted in spring.  No weeding was done & very little clover even exists on the ground.

9.8.5 - the market gardener - le jardinier maraîcher - les engrais-verts en maraîchage artisanal

 
Les engrais verts en maraîchage sur petites surfaces - par Jean-Martin Fortier,
auteur du livre "the market-gardener " - Le texte est à l'évidence une traduction de l'Anglais.  Nous l'avons édité & modifié un peu pour le rendre plus conforme à Agrinature.  Nous le faisons figurer ici, tant les pratiques qu'il reflète nous sont communes & nous inspirent.
 
En ce rapport d'activité d'un maraîcher de pointe,
se devine l'influence du tsunami que la minuscule ferme de Masanobu Fukuoka
chue depuis le ciel de son intuition scientifique dans la mer de nos ignorances
engendra en l'an septante trois du siècle dernier du précédent millénaire.
"The one straw revolution" was published in 1975 - but it seems obvious the root of the work was the peak-oil reached in 1973.
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"Les engrais verts sont des cultures qui ne sont pas appelées à être vendues, mais plutôt destinées à protéger et amender le sol. Ce sont principalement des graminées et des légumineuses que l’on sème pour limiter la présence des mauvaises herbes, limiter le lessivage et l’érosion des parcelles ou pour fertiliser le sol.

Ces plantes sont nommées ainsi parce qu'ils produisent la matière première qui sert à fabriquer l’amendement & n’exigent aucune autre manipulation que semer, puis broyer ou couper la culture.  L’engrais vert occupe l’espace d’une culture durant sa croissance qui peut varier de six semaines à une saison complète selon les espèces choisies. À cette période il faut souvent ajouter 2 semaines de latence après roulage ou broyage pour permettre aux micro-organismes de bien décomposer l’engrais vert et rendre l’azote disponible aux plantes.  Il faut alors se demander si la nature intensive d’un jardin maraîcher est compatible avec ces délais.

Nous savons que l’engrais vert  est une façon efficace d’apporter de l’azote bon marché au champ, surtout si l’on compare avec les implications d’appliquer des quantités importantes de compost et fumier à une grande surface de culture. C’est également un moyen de fertiliser les cultures sans pour autant y ajouter du phosphore. Sur des petites surfaces cependant, leurs recours comme moyen de fertilisation est loin d’être idéal.  La succession des cultures laisse peu de temps à leurs implantations et l’idée de laisser plusieurs parcelles en jachère est contraire à l’utilisation optimale d’une surface cultivée.  Cela dit, dans nos jardins nous utilisons tout de même les engrais verts pour différentes raisons.

 apporter de l’azote en appoint

Même en le cas d'un jardin où est valorisée davantage la fertilisation des cultures au compost, nous n’abandonnons pas l’idée de bénéficier de l’action fertilisante des légumineuses.  Le défi est de trouver des espace-temps dans la planification culturale pour permettre l’implantation d’un engrais vert avant une culture, ce qu’on appelle un engrais vert en dérobée.  Lorsque nous y arrivons et qu’un nouvel apport d’azote est ajouté au jardin, nous diminuons de moitié nos doses habituelles de fertilisants d’appoints, en l’occurrence le fumier de volaille, avec des résultats qui à ce jour, sont très concluants.  Les légumineuses fertilisantes que nous préférons sont les pois fourragers et la vesce commune et dans les deux cas, nous les mélangeons avec de l’avoine pour qu’ils s’y rattachent et se supportent durant la croissance.

Pour bénéficier de l’action fertilisante d’un engrais vert de légumineuse, il faut prendre connaissance des deux aspects suivants:

Premièrement, le meilleur moment pour broyer son engrais vert est juste avant sa floraison. C’est à ce moment que la plante a emmagasiné son maximum d’azote et que la contribution au sol est la plus significative.  De plus, à ce stade, l’engrais vert est encore jeune et tendre ce qui facilite et accélère sa décomposition pour la culture suivante.

Deuxièmement, il faut savoir que les légumineuses ne fixent pas automatiquement l’azote de l’air.  Ce sont des bactéries, rhizobium qui forment des nodules sur les racines des plantes qui permettent à cet échange d’avoir lieu. Dans les sol où des légumineuses n’ont pas poussé depuis un certain temps, il est possible que ces bactéries ne soient pas présentes.  Dans tous les cas, c’est une bonne affaire d’inoculer ses semences avec les bons rhizobiums pour s’en assurer. Afin que les rhizobiums fixent le maximum d’azote possible, les semences de chaque espèce de légumineuse devraient recevoir leur inoculant propre qui n’est rien de plus qu’une petite poudre que l’ont mélangé avec de l’eau et les semences.  Ils sont disponibles auprès des fournisseurs de semences.

ajouter de la matière organique

Comme je viens de le mentionner,  lorsque l’on fait pousser un engrais vert pour ajouter de la fertilité au sol, il est avantageux de l’incorporer lorsqu’il est jeune encore et vert.  Ce faisant, il reste en bout de compte peu de matière organique résiduelle dans le sol.

Pour que beaucoup de matière organique soit générée par un engrais vert, il faut incorporer des plantes matures, très fibreuses qui seront assez résistantes à la décomposition.  Un seigle d’automne bien dense ou un hybride sorgho-soudan sont deux bons exemples.  De telles cultures produisent beaucoup de biomasses et le travail de forage que leurs racines accomplissent est très positif pour une structure de sol. En revanche, il faut savoir que pour arriver à décomposer de tels engrais verts, les micro-organismes auront besoin d’azote qu’ils puiseront à même le sol.  La stratégie d’employer un engrais vert pour incorporer une grande quantité de résidu carboné peut donc entrainer une baisse d’azote disponible pour la culture suivante.  Dans nos jardins, les seuls engrais verts qui viendront à devenir assez coriaces pour significativement ajouter de matière organique à notre sol, sont ceux que nous semons en de fin de saison pour couvrir le sol avant l’hiver.

protéger le sol

Laisser un sol à nu pour plusieurs mois est contre-indiqué.  Il est alors exposé à l’érosion des vents forts et des pluies abondantes qui inévitablement en dégradent la structure et la qualité.  Durant la saison hivernale, cette considération est encore plus importante, car les facteurs d’érosions sont extrêmes et plus rien ne pousse pour protéger le sol.  Au Québec, la neige de nos hivers protège plus qu’adéquatement la surface du sol, mais lorsqu’arrive le printemps et que cette neige fond alors que les sols sont saturés d’eau, le ruissellement peut causer de sérieux problèmes de lessivage et de perte de fertilité.  C’est pourquoi il est important de toujours bien couvrir ses jardins.  Cette couverture peut être un résidu de culture laissé en place, ou un engrais vert que l’on implanta tardivement en saison pour fournir un couvert végétal à la surface du sol.

Lorsque cela est notre objectif, le scénario idéal est de parvenir à établir une céréale quelconque 6 semaines avant la première grosse gelée. Le système racinaire de la plante sera alors assez bien établi pour permettre sa croissance malgré le froid d'automne.  Si l’espace de culture n’est pas libre avant cette date, nous sèmerons du seigle d’automne qui survit à l’hiver et reprend sa croissance tôt au printemps. Nous le semons alors très densément pour que même s’il demeurait  court, il vienne à couvrir entièrement la surface à protéger.  Il arrive également qu’il ne soit pas possible de semer avant l’arrivée de l’hiver.  On pourra alors se tourner vers un engrais vert de printemps très hâtif.  Un mélange pois-avoine peut, par exemple, être semé aussitôt que la neige commence à disparaitre pour être broyé - au girobroyeur par exemple - huit semaines plus tard, à temps pour le début des semis en plein sol.

limiter la venue des invasives

Les maraîchers biologiques établissent des prairies pour briser le cycle des adventices invasives qui y seront dominées une longue période.  Dans un jardin cette option est moins envisageable compte tenu du manque d’espace et pour profiter de l’effet répressif des engrais verts sur l’enherbement, nous les utilisons surtout à établir une culture couvre-sol entre deux semis successifs ou lorsque nous savons qu’une planche demeurera libre longtemps.

En milieu de saison, notre bouche-trou préféré est le sarrasin, une plante qui en moins d’un mois forme un couvert végétal assez dense pour occulter les autres herbes.  Cette solution est moins efficace qu’un faux semis, mais elle est souvent l’option que nous préférons car en plus d’offrir de magnifiques fleurs pour les abeilles, l’engrais vert de sarrasin permet d’augmenter l’activité biologique du sol.  Ses jeunes tissus tendres et verts sont un dessert pour les micro-organismes qui s’en trouvent stimulés.  À plus d’une occasion, nous en avons constaté l'effet booster sur la culture suivante.

Le sarrasin n’est pas le seul engrais vert utile à empêcher la prolifération des herbes.  En fait, n’importe qu’elle espèce ou mélange d’espèces peut y conduire à condition d’établir un couvert végétal dense plus rapidement que ne poussent les herbes les plus hâtives.  En ce sens, la densité joue pour beaucoup et c’est pourquoi nous utilisons les engrais verts dans nos jardins à des taux de semis cinq à dix fois plus élevés que la généralement admis. Nous jugeons qu’il est plus rentable de débourser davantage pour des semences que de passer du temps à désherber un engrais vert.

donner congé à une parcelle - l’engrais vert d’une saison

Bien que cela ne nous soit jamais arrivé, il se pourrait qu’un jour nous décidions de ne pas cultiver une partie de nos jardins pour une saison entière.  Si ce choix était motivé par un manque de temps ou de main-d’oeuvre, il faudrait alors viser un engrais vert que l’on peut tondre sans qu’il meure et qui donc peut continuer sa croissance sur une longue période.  Mon choix serait alors d’implanter un trèfle blanc qui apporte beaucoup d’azote au sol et qui nécessite peu d’entretien, hormis quelques tontes annuelles.  Le trèfle est en revanche une espèce qui pousse lentement et pour s'assurer que des adventices n’aient pas le temps de s'y implanter, je sèmerais avec lui une plante-abri céréale qui s’établit beaucoup plus rapidement.  À la première tonte la céréale laissera alors la possibilité au trèfle de couvrir adéquatement la surface du sol.

Si la raison principale d’implanter un engrais vert d’une saison n’était pas de donner une année sabbatique au sol ou au fermier mais plutôt d’en améliorer la qualité, ma stratégie serait alors d’implanter deux engrais verts différents, entrecoupés d’une jachère.  Un mélange pois-avoine semé très tôt au printemps serait relayé en juin d'un autre engrais vert d’avoine-vesce commune semé au plus tard à la mi-aout puis laissé comme paillis durant les mois d’hiver.

l’établissement et le roulage

Les engrais verts sont établis en les semant à la volée suivant les taux de semis donné plus haut.  Juste après le semis, nous mélangeons les graines au sol à l’aide d’un passage rapide - et très superficiel - d'un vibroculteur.  La plupart du temps, l’humidité rémanente du sol assure à elle seule une bonne germination.

Un résidu d’engrais vert est utile laissé comme paillis à la surface, même si de son action nourrissante du sol est un peu perdue en comparaison d'un enfouissement.

les engrais verts intercalaires

Le terme intercalaire désigne ici un engrais vert semé sous la culture afin de devancer son implantation.  Prenons comme exemple une planche de carottes.  Quatre semaines avant leur récolte, on sème du trèfle entre les rangs pour qu’aussitôt les carottes enlevées, le trèfle, alors bien établi, puisse occuper l’espace de culture le plus rapidement possible.  L’idée est d’élargir la fenêtre de temps disponible pour inclure un d’engrais vert avant ou après - ou les deux - une culture principale. Dans un système intensif, c’est une approche fort intéressante.

Pourtant, c’est une pratique qui ne nous a jamais enthousiasmés. Après avoir fait plusieurs essais, nous avons trouvé que les engrais verts s’établissement souvent très mal lorsqu’ils voisinent des légumes, surtout en raison de l’ombre portée par la culture principale.  Respecter le bon timing pour semer l’engrais vert ajoute un paramètre de plus au calendrier cultural.  L’idée cependant des intercalaires en culture bio-intensive est prometteuse.

les espèces d’engrais verts utilisées aux Jardins de la Grelinette :

Le trèfle blanc que nous préférons au violet ou trèfle des prés qui est moins cher, mais aussi moins vigoureux.  Il est lent à s’établir, mais très vivace et difficile à éliminer par après.  Nous l’utilisons surtout  pour végétaliser les bordures de nos jardins.  Dans ce rôle, il apporte de l’azote au sol, survit aux hivers et ne requiert que quelques tontes d’entretiens. Nous le semons à la volée et comme les semences sont très fines, nous les mélangeons par moitié avec du sable.  Cela évite d’avoir des taches de densité trop élevée.

1 kg  /  planche de 30 mètres - mélangé à du sable à 50% en volume.

Un mélange avoine et pois est notre engrais vert pour faire un engrais vert dérobé. Il peut être semé très tôt au printemps, dès la fonte des neiges et ajoute beaucoup d’azote et de biomasse au sol. À l’automne, nous aimons diversifier et remplacer les pois par de la vesce commune.  Un engrais vert d’avoine et pois (ou vesce commune) nécessite 8 semaines de croissance avant son roulage.  La date butoir pour en semer sur notre site est le 1er septembre.

1.5 kg / planche de 30 mètres d’un mélange 60% pois ou vesce / 40% avoine.

Le seigle d’automne est fort utile pour assurer un couvert végétal sur les planches ou des récoltes tardives ont eu lieu. Il requiert de 4 à 6 semaines pour bien s’établir et pousse malgré des conditions froides. Il est impossible de l'éliminer, même par un passage de rotoculteur. Notre date buttoir pour bien l’implanter avant l’hiver est la première semaine d’octobre. Semé à cette date, il repousse au printemps et produit beaucoup de biomasses pour la fin du mois de mai.

1.5 kg / planches de 30 mètres.

Le sarrasin est pratique pour rapidement établir une couverture de sol et couvrir les herbes sauvages.  Comme il monte en graines cinq à six semaines après le semis, il faut voir à le tondre avant la montaison. C’est une information que nous inscrivons à notre calendrier cultural. Comme le sarrasin est une plante très sensible au gel, la fin août est la date butoir pour en semer sur notre site.

1.5 kg / planche de 30 mètres."

© 2012 Les Jardins de la Grelinette, 1446 Guthrie, Saint-Armand, Québec, J0J 1T0 lagrelinette.com lagrelinette@yahoo.ca

 

9.8.6 - des associations & rotations au potager - plant synergy

des associations au potager - par Jean Luc Sacquet – conférencier en jardinage biologique -

+ association favorable / mildiou & oïdium / insectes / apports divers  // association défavorable
  • Asperge + Tomate*(criocère) Persil
  • Aubergine + Haricot (doryphore) Souci // Pomme de Terre
  • Bette // Betterave, Epinard
  • Betterave + Haricot nain, oignon // Epinard Bette
  • Cassis + Absinthe, Ciboule
  • Carotte + Liliacées (ver) Poireau* Oignon* Radis Navet (araignée rouge) Herbes fortes (ver) Aneth à 5% (germination ) Ciboulette // Aneth après floraison
  • Céleri + Poireau* Oignon* Chou* Pomme de Terre // Bette (jaunissement)
  • Chou + Haricot Tomate Céleri* Herbes aromatiques (piéride) Epinard Laitue (altise) Souci Capucine OEillet d’Inde (puceron) Betterave Laitue // Fraisier Trèfle violet Fenouil
  • Concombre Cornichon + Haricot* Souci (nématode) Radis (scarabée) Chou Laitue
  • ---------- // Tomate Melon Pomme de Terre
  • Courge + Capucine Souci // Pomme de Terre
  • Epinard + Fraisier* // Betterave Bette
  • Fenouil + Basilic (germination) Absinthe Haricot
  • Fève + Aneth (puceron) Avoine* (engrais vert) Maïs* Laitue Pomme de Terre*
  • Fraisier + Liliacées Pyrèthre Souci Thym + Bourrache Epinard Laitue // Chou
  • Framboisier + Rue (=plante aromatique) // Ronce
  • Groseillier + Ciboulette, Tomate (arôme)
  • Haricot + Poireau Céleri Sarriette (puceron) Betterave (nain) Maïs (ombre & tuteur) Carotte Chou-Fleur
  • ---------- // Betterave (rames) Tomate Radis
  • Laitue + Maïs Chou Betterave Melon Navet Pois // Tournesol
  • Liliacées + Carotte Souci (Poireau) // Légumineuses
  • Maïs + Liliacées (pyrale) Haricot Pois Concombre
  • Melon + Maïs (vent) Laitue // Concombre Tournesol
  • Navet + Haricot Menthe (piéride) Laitue Tomate (altise) Pois*
    Panais + Basilic (germination)
  • Pêcher + Liliacées (cloque) Tanaisie (fourmis, papillons)
  • Persil + Tomate* // Laitue
  • Pois + Carotte* Navet* Radis*
  • Poivron + Basilic // Persil
  • Pomme de Terre + Ail Haricot (doryphore) Raifort Céleri rave Chou // Aubergine Potiron*
  • Pomme, Poire + Asperge (ver) Capucine grimpante (puceron lanigère) // Tomate Pomme de Terre
  • Potiron + Maïs* // Pomme de Terre
  • Radis Rose + Capucine Laitue // Haricot nain
  • Radis Noir + Laitue (altise) Ail Carotte Céleri
  • Rosier + Plantes Aromatiques (puceron) + Ail (parfum)
  • Tomate + Ail Capucine (mouche blanche) Souci OEillet d’Inde Asperge* Basilic Persil
  • ---------- // Fenouil Pomme de Terre Concombre Haricot
  • Tournesol // Maïs Pomme de Terre
  • Vigne + Légumineuses 15 % Moutarde

* Association favorable ou défavorable réciproque.

  • Les arbres fruitiers sont aidés par : l’absinthe, la mélisse, la citronnelle, l’ortie, le raifort, la tanaisie, la capucine, l’ail, la ciboulette. Les Légumineuses + 15 % de Moutarde apportent de l’azote.
  • liliacées : ail, échalote, oignon, ciboulette, poireau, glaïeul - engrais-verts : moutarde, phacélie, épinard, colza, oeillet d’Inde - légumineuses : trèfles, vesces, pois fourrager, féverole - graminées : seigle, ray-grass, avoine.

NB: la valeur de ces associations peut être influencée par les conditions climatiques, l'environnement du jardin, etc.

  • plantes-racines: betterave, carotte, navet, radis - plantes-fruits: aubergine, concombre, courgette, tomate - plantes feuilles: chou, épinard, poireau, salades - légumes-grains ou légumineuses: haricot, pois - Liliacées: ail, oignon, échalote, poireau - Solanacées: tomate, pommes de terre, aubergine - Fabacées: pois, haricot - Brassicacées: chou, radis, navet - Cucurbitacées: courgette, concombre, potiron - Apiacées: carotte, persil - Composées: laitue chicorée - gourmands: tomates, courges, épinards, choux -  bons-mangeurs: carotte, céleri, salade - sobres: pois, haricot, oignon 7683